<Stades> <Stade
1> <Stade 2> <Stade
3> <Stade 4> <Incontinence>
<Excoriations>
<Références>
Les escarres ont fait
l'objet de nombreuses classifications
.
Parmi celles-ci,
quelques unes sont tellement exhaustives qu'elles n'ont guère d'utilité
pratique et ne contribuent pas à une classification correcte et uniforme des
escarres.
En ce qui concerne la subdivision des escarres en plusieurs degrés,
nous avons
utilisé les classifications de l'EPUAP (European Pressure Ulcer Advisory
Panel)
et de l'AHCPR(Agency for
Health Care Policy and Research) .
Dans la pratique, la
subdivision "rouge/jaune/noir" établie par l'industrie (‘Three
Color Concept’â, Marion Laboratories
Inc.) est
également très répandue
. Cuzzell
souligne le fait que
cette classification n'a pas pour but de déterminer l'incidence ou la
gravité des escarres, mais qu'elle devrait plutôt servir de fil conducteur
dans le traitement des plaies. Nous ne recommandons toutefois pas d'ajouter
cette classification à celles de l'EPUAP et de l'AHCPR . Yarkony
estime même que la
classification "rouge/jaune/noir" est potentiellement dangereuse, car elle
ne tient compte ni de l'étendue, ni de la profondeur de la lésion, pas plus
que de la pathologie.
Le risque d’une simplification extrême est réel.
Haalboom e.a.
mettent en garde contre
une sous-estimation de la gravité des escarres (ce qui conduit à un
traitement trop peu intensif) et rejettent donc cette classification.
Lorentzen et al.
rapportent que les prestataires de soins n’aboutissent que dans une mesure
limitée à une appréciation identique des plaies sur la base du système de
classification rouge-jaune-noir.
Buntinx et al.
signalent une concordance modérée entre les prestataires de soins qui
utilisent ce système de classification. Gryson
plaide pour une description de la plaie qui tiendrait compte de la
physiologie et des phases de la cicatrisation.
Les escarres sont
divisées en 4 stades. Il est important de considérer les 4 stades comme 4
manifestations de l'escarre, et non comme 4 phases qui se suivent
nécessairement. Chez certains patients, une escarre peut commencer par une
phlyctène ou par une plaie superficielle, voire même une lésion en
profondeur
(par exemple, une plaque nécrotique noire au talon).
Une escarre peut parfois se développer en tache noire nécrosée (escarre en
profondeur).
Le premier stade se
manifeste par une rougeur qui ne disparaît pas à la pression, et ce en
l'absence de lésion cutanée. Ce stade peut s'accompagner d'une décoloration
de la peau, de chaleur, d'un oedème ou d'une induration du tissu (cf. photos
1 et
2).
Pour une peau foncée,
ce stade se manifeste par une altération observable de la peau, liée à la
pression et se manifestant par une modification d'une ou de plusieurs des
caractéristiques suivantes:
- température de la
peau (supérieure ou inférieure à celle de la peau environnante)
- consistance du
tissu (ferme ou molle)
- sensibilité
(douleur, démangeaisons)
Cliniquement, les
personnes à peau claire présentent une rougeur persistante dans une zone
bien délimitée alors que les personnes à peau foncée présentent une zone
délimitée rouge, bleue ou violacée. Cette zone colorée ne blanchit pas à la
pression du pouce.
Afin de
pouvoir distinguer la rougeur disparaissant à la pression (absence
d'escarre) de celle ne disparaissant pas à la pression (escarre), on peut
utiliser
petit disque transparent (un disque de pression) . Celui-ci consiste
en un morceau arrondi de plastique transparent d'un diamètre de + 5cm
(par ex. porte-clés, verre grossissant, …). Il permet d'exercer une
pression sur la peau tout en observant si cette pression entraîne un
blanchissement de la peau ou non.
Le deuxième stade est
une altération superficielle de la peau au niveau de l'épiderme et/ou du
derme. L'ulcère est superficiel.
Cliniquement, ce stade
est caractérisé par une phlyctène, éventuellement ouverte (cf.
photo 3).
Le stade 3 est une
atteinte de la peau avec dommage ou nécrose de l'épiderme et du derme,
dommage qui peut toucher jusqu'aux fascia sous-jacents mais qui n'atteint
pas les tissus situés plus en profondeur (cf.
photo 4).
Cliniquement, ce stade
se manifeste par un cratère, avec ou sans atteinte des tissus environnants.
Le stade 4 se
caractérise par une atteinte importante, nécrose tissulaire et/ou
détérioration, des muscles, du tissu osseux ou des tissus sous-jacents avec
ou sans dommage du derme et de l'épiderme. A ce stade, une détérioration du
tissu peut se produire, ainsi que des lésions en forme de sinus (cf.
photo 5).
Les lésions dues à l’humidité et les escarres sont souvent confondues. Un
contact prolongé de la peau avec l'urine, les fèces, la transpiration ou
l’humidité d’une plaie, s'accompagnent souvent de lésions de la peau (cf.
photo 6-7). L'effet corrosif de par exemple l'urine peut amollir la
peau. Une rougeur apparaît et les tissus épidermiques superficiels sont
détruits (14).
Ces lésions dues à l’humidité sont souvent considérées à tort comme des
lésions de décubitus. Par exemple, on observe souvent au niveau du périnée
une lésion en forme de fissure avec des berges blanches et amollies, lésion
causée par l’humidité et l’effet corrosif de l’urine et des fèces; il ne
s’agit pas d’une lésion de décubitus. Une forme particulière de lésion
due à l’humidité est ce qu’on appelle la lésion de copie (voir
photo 8). La sécrétion produite par une blessure peut, en
raison de l’adhésion à la surface cutanée opposée, faire apparaître une
lésion presque identique (lésion de copie). Ce n’est pas davantage une
lésion de décubitus, mais une lésion due à l’humidité.
Il importe d’être en mesure de faire la distinction entre une lésion liée à
la pression et une lésion due à l’humidité. Il est possible d’obtenir de
nombreuses informations en observant la forme et la couleur de la lésion.
Les lésions dues à l’humidité ont, de manière générale, une couleur pourpre
et ne sont pas bien délimitées (contrairement aux lésions dues au
décubitus). La rougeur causée par les lésions dues à l’humidité peut
disparaître ou non à la pression. Dans le cas d’une escarre du 1er
degré, la rougeur ne disparaît pas à la pression. En outre, des éléments
tels que la localisation de la lésion (les lésions dues à l’humidité
n’apparaissent pas nécessairement à hauteur d’un point de pression), la
présence d’humidité, le matériau utilisé, une incontinence ou une diarrhée,
la position du corps ou les mouvements du patient, peuvent être importants.
Il importe donc d’observer le patient dans sa totalité.
Les lésions dues à l’humidité ne sont pas des escarres. Des mesures visant à
prévenir les escarres (diminution de l’intensité et de la durée de la
pression et du cisaillement) ne sont d’aucun secours dans la prévention des
lésions dues à l’humidité. Des mesures visant à prévenir les lésions dues à
l’humidité (par exemple, entraînement à la miction, mesures visant à
protéger et à régénérer la peau), ne contribuent pas à la prévention des
escarres.
De même, une lésion due à la friction
ne constitue pas une escarre de décubitus. Une destruction de l'épiderme
résultant d'un frottement continu sur des draps rêches ou causée par des
mouvements compulsifs entraîne la formation d'ampoules subépidermales et la
perte des couches superficielles de l'épiderme. Des excoriations
apparaissent, voire des brûlures douloureuses. De telles excoriations se
produisent surtout au niveau des coudes, mais peuvent également apparaître
au niveau des talons, des chevilles ou des genoux. La lésion due à la
friction n'est qu'une lésion épidermique. Elle n'est pas associée à un
cisaillement, ni à une déformation tissulaire. Aucune hypoxie ne se produit.
Des mesures de prévention des escarres ne favoriseront pas la guérison de
ces lésions. Des mesures de protection de la peau pourront remédier à ces
lésions, voire les prévenir (14;15).
D’autres lésions (telle que les
infections fongiques et l’extravasation due à l’administration de
cytostatiques) peuvent parfois ressembler à des lésions de décubitus.
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(15) Defloor T. De mythe van polyurethaan folie
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<Stades> <Stade
1> <Stade 2> <Stade
3> <Stade 4> <Incontinence>
<Excoriations>
<Références>
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