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pour la prévention des escarres

 

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<Synthèse> <Définition> <Principe> <Fondements scientifiques > <Recommandations> <Références>

<Matelas en mousse> <Matelas à eau / les lits à eau> <Matelas à fibres creuses> <Housses> <Matelas des tables d'opération> <Systèmes à faible perte d'air > <Lits d'air fluidisé>

Synthèse

1

Un matelas ne peut réduire la pression qu'en agrandissant la surface de contact.

 

2

Les matelas statiques à réduction de pression jouent un rôle préventif si on les combine avec un positionnement alterné.

3

Le nombre de couches placées entre le patient et les matelas/coussins à réduction de pression, ainsi que le fait de tendre ses couches, diminuent la capacité à réduire la pression de ces matelas/coussins.

 

4

L'état actuel des recherches ne permet pas de conseiller l'achat d'un type particulier de matelas en mousse à réduction de pression.

 

5

Des matelas en mousse viscoélastiques permettent une prévention des scarres dans la salle d'opération mais ne réduisent pas suffisamment la pression pour toutes les positions.

 

6

Les matelas à eau ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

 

7

Les matelas à fibres creuses ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

 

8

Les patients à risque qui ne peuvent faire l’objet d’un positionnement alterné doivent être positionnés sur un système alterné ou sur un système dynamique à redistribution de pression (lit d’air fluidisé, système à faible perte d’air).

 

9

Des matelas en gel pour les tables d'opération ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

 

Dans la littérature scientifique on trouve plusieurs études sur la capacité des différents matériels à réduction de pression à redistribuer la pression (1-12)  et à prévenir la formation d'escarres (2;13-19). La plupart de ces études comparent différents systèmes entre eux: matelas d'hôpital ordinaire, matelas en mousse, matelas à eau, matelas à fibres creuses.

On distingue parfois à tort entre des systèmes supprimant la pression et d'autres qui la réduisent (20;21). Les systèmes supprimant la pression réduiraient la pression en deçà de la pression nécessaire à la fermeture des capillaires, estimée généralement à 32 mmHg (22-26). Mais cette valeur n'est pas significative (27). Krouskop e.a. (28) soulignent le fait qu'on ne peut utiliser une limite universellement valable en dessous de laquelle aucune escarre ne se développerait. La pression nécessaire à la fermeture d'un capillaire varie trop d'un individu à l'autre, selon ses caractéristiques physiques et médicales (29-31). On ne peut dire d'un système qu'il supprime la pression pour tout patient, quel qu'il soit.

1. Définition

Les systèmes statiques sont utilisés pour réduire la pression et prévenir le risque d'escarres. La nature et la composition du matériau modifient la forme et la consistance du matelas soumis à la pression du corps du patient, alors que la forme des matelas dynamiques change sous l'effet de facteurs extérieurs (p.ex. une pompe à air). Exemples de ce type de matelas: matelas en mousse, matelas à eau et matelas à fibres creuses.

Contrairement aux matelas ou aux systèmes substitutifs posés directement sur le cadre du lit, les surmatelas sont posés sur un matelas ordinaire. Ces surmatelas sont moins épais et leur effet est identique à celui des matelas à réduction de pression.

 Contrairement aux systèmes statiques, les systèmes dynamiques à réduction de pression sont des systèmes à actionnement électrique. Les deux systèmes ont été conçus pour étendre la surface soumise à pression (surface de contact entre le patient et le système), ce qui permet diminuer ainsi l'intensité et la durée de la pression.

Les systèmes dynamiques à réduction de pression les plus importants sont: le lit d'air fluidisé ("air fluidised"), le lit à faible perte d'air ("low air loss") et les systèmes à basse pression continue.

Les lits d'air fluidisé comprennent un réservoir, une housse et un système de pompage. Le matelas est composé de particules de silicone enveloppées d'une housse en matière synthétique (32). Quand de l'air chaud (28° - 35°) est pulsé à travers ces particules de silicone, celles-ci se comportent comme un liquide. Le corps est pour ainsi dire immergé dans le matelas, ce qui augmente au maximum la surface de contact entre le corps et le matelas, créant ce qu'on peut appeler un effet de "sables mouvants". La redistribution de la pression cause une diminution de l'intensité de la pression et du cisaillement. Si l'élasticité de la housse est trop faible, la capacité du lit d'air fluidisé à réduire la pression diminue. La housse étant perméable à l'humidité corporelle, les sécrétions liquides se retrouvent dans le réservoir à particules de silicone.

De même que les systèmes à air alterné, les systèmes à faible perte d'air comprennent une pompe et un matelas. Le matelas est divisé en plusieurs compartiments enveloppés d'une housse perméable à l'air (32). De l'air chaud est pompé en continu à travers les compartiments afin de compenser la déperdition d'air à travers la housse. Le patient est immergé dans le matelas, ce qui augmente la surface de contact, créant ce qu'on peut appeler un effet "hovercraft". De même que pour les lits d'air fluidisé, cela permet une diminution de la pression et du cisaillement. La housse étanche est (micro-)perméable à l'air. Plus l'élasticité de la housse est faible, plus la capacité du matelas à réduire la pression diminue.

Les systèmes à basse pression continue sont des systèmes où le matelas est composé d’un ou de plusieurs éléments remplis d’air. Des capteurs mesurent la pression dans les éléments et celle-ci est réglée par un système de valves à travers lesquelles l’air peut pénétrer ou s’échapper. L’air ne s’échappe pas à travers la housse, contrairement aux systèmes à faible perte air.

2. Principe

Diminuer l'intensité de la pression et du cisaillement.  

3. Fondements scientifiques

Les matelas en mousse

Un certain nombre d'études comparent les matelas en mousse avec des matelas standard dans différents environnements et avec des sujets d'expérience variés (allant de volontaires en bonne santé à des patients à haut risque) (3) (4;5;8;11;16;33;34). Dans ces études, on a constaté que les matelas en mousse possèdent une plus grande capacité à réduire la pression que les matelas d'hôpital standard.

Les matelas viscoélastiques sont composés d'une mousse à mémoire longue ('slow foam' ou 'memory foam'). Ce type de mousse n'a pas tendance à conserver sa forme originelle lorsqu'elle subit une pression, ce qui permet une meilleure réduction de celle-ci, contrairement aux mousses classiques qui, soumises à pression, ont tendance à retrouver leur forme originelle. L’effet est comparable à celui ressenti quand on s’assied sur un ballon rempli de sable: le sable se redistribuera et prendra une nouvelle forme. En revanche, des mousses classiques essaient de retrouver leur forme originelle. Dans ce cas, l’effet est comparable à celui ressenti quand on s’assied sur un ballon rempli d’eau: l’eau essaie de retrouver sa forme originelle. La thermosensibilité du matelas est également une caractéristique importante. La température du corps rend la couche de mousse superficielle plus souple et plus molle alors que les couches sous-jacentes gardent leurs propriétés de support. La position physiologique est maintenue (le bassin ne s'enfonce pas), ce qui entraîne une meilleure redistribution de la pression à travers tout le corps (35).

On constate une diminution de la pression de l'ordre de 20 à 30% pour différents positionnements (cf. positionnement du corps) quand des sujets volontaires prennent place sur un matelas viscoélastique en polyuréthane (11;34;36-37).

Certaines études (3;5;6) ont également comparé des matelas en mousse avec des matelas dynamiques (p.ex. matelas à air alterné). Lorsqu'on utilise des systèmes dynamiques, la valeur de la pression de contact à utiliser n’est pas précisée (pressions maximale et minimale, pression moyenne pendant un temps donné, pression cumulée dans le temps etc…). Pour ces matelas, la pression de contact varie en effet de façon cyclique. Il est tout à fait impossible d'interpréter les pressions obtenues par comparaison de systèmes dynamiques et statiques. Le comportement de matelas à réduction de pression par rapport à des systèmes dynamiques n'est pas connu avec précision et nécessite des études complémentaires (31) (1;28;38) (27;39).

 Dans une méta-analyse de 14 études cliniques (essais randomisés avec contrôle) consacrées aux matelas statiques et publiées entre 1964 et 1998, Cullum e.a. ont montré qu'en dépit des problèmes méthodologiques affectant la plupart de ces études, on peut néanmoins conclure que les matelas en mousse réduisent davantage la pression que les matelas d'hôpital classiques. Les études analysées ne permettent pas de recommander l'achat d'un type de matelas particulier (40;41).

Il ressort d'une expérience clinique randomisée menée auprès de 838 patients en gériatrie que l'utilisation d'un matelas viscoélastique combinée avec un positionnement alterné toutes les 4 heures était le mieux à même de réduire le nombre d'escarres. L'utilisation d'un matelas viscoélastique à réduction de pression avec positionnement alterné toutes les 6 heures n'a pas d'incidence sur le nombre d'escarres (27).

Les matelas à eau / les lits à eau

Le matelas à eau permet une nette réduction de la pression (7;8) (1;4). Sideranko e.a. (1) n'ont pas trouvé de différence quant à la pression entre un matelas à eau et un matelas à air. Wells e.a. (8) ont mesuré chez des paraplégiques une pression inférieure à celle obtenue avec des matelas en mousse. Cette pression n'a toutefois été mesurée qu'en 4 points.

Groen e.a. (42) ont constaté auprès de 60 patients souffrant d'escarres (stade 3 et 4) et couchés sur une matelas en mousse que chez 27 d'entre eux (48.3%), ces escarres avaient disparu au bout de 4 semaines. Pour un matelas à eau, le résultat était de 29 patients sur 60. Cette différence n'est pas statistiquement significative.

Un inconvénient majeur des matelas/lits à eau est qu'ils rendent plus difficile un changement de position spontané du patient. Un changement de position, qu'il soit le fait du patient ou que l'on aide celui-ci, demande un effort beaucoup plus important, ce qui entraîne un allongement de la durée d'immobilisation et augmente le risque d'escarres. Il est en outre très difficile de positionner un patient en décubitus latéral à 30° sur ce type de matelas (43). D'autres inconvénients connus sont le poids du matelas et son effet refroidissant (42). 

Les matelas à fibres creuses

On n'a jamais pu montrer qu'il existait une différence significative quant à la pression entre  les matelas à fibres creuses et les matelas d'hôpital standard (12). On a constaté que les systèmes dynamiques occasionnent moins d'escarres que les matelas à fibres creuses (14;15). 

Les housses

Un manque d'élasticité de la housse peut limiter la capacité du matelas à réduire la pression. Plus la rigidité membraneuse est élevée, plus le risque d'un effet hamac ('hammock effect') augmente. Un tel effet est causé par une tension élevée de la surface d'appui. La redistribution de la pression s'en trouve réduite, ce qui occasionne une pression et un cisaillement plus élevés. Une diminution du coefficient de friction s'accompagne d'une diminution du cisaillement (44;45).

La housse est également déterminante pour la perméabilité à la vapeur d'eau et pour l'évacuation thermique (qui jouent un rôle dans le réchauffement de la peau et la sensation de confort) (46).  

Les matelas des tables d'opération

Afin de réduire la pression, on a développé différents types de matelas pour les tables d'opération (47;48). Selon Hoshowsky et Schramm   (25), les caractéristiques d'un matelas idéal pour table d'opération sont la stabilité, la solidité, la réduction de la pression et une redistribution uniforme de la pression sans écrasement ('bottoming out').

L'étude de Gendron (49) a porté sur  89 patients couchés sur un matelas en gel: 34% ont développé une escarre au stade 1 et 3,3% au stade 2. En l'absence de groupe témoin, il est impossible de conclure sur l'efficacité relative du matelas en gel dans la prévention des escarres. Nixon e.a. (50) ont trouvé que le risque d'escarres était réduit de moitié lorsqu'on utilisait un matelas en gel (22/205) au lieu d'un matelas standard (43/211).

A l'occasion de mesures de la pression auprès de 36 sujets d'expérience adoptant différentes positions opératoires couchées ou assises, les matelas en gel et ceux en mousse ordinaire ont fait preuve d'une capacité de réduction de la pression insuffisante, contrairement aux matelas en mousse viscoélastique. Ces derniers ont uniquement montré une trop faible capacité à réduire la pression lorsque le patient était en décubitus latéral (pression deux fois plus élevée qu'en décubitus dorsal) (51). Des mesures de la pression effectuées au cours d'interventions chirurgicales ont également montré que les matelas en gel possèdent une capacité insuffisante à réduire la pression (52).

Hawkins (53) a examiné l'incidence d'escarres auprès de 361 patients souffrant d'affections cardiovasculaires et allongés sur un matelas de table d'opération standard, sur un matelas à air ou sur un matelas en mousse. Elle a trouvé une incidence plus faible chez les patients allongés sur un matelas en mousse (<1%) et un matelas à air (0%) que chez les patients allongés sur un matelas standard (6,5%).

L'escarre aux talons est un phénomène fréquent (3;6;54-56). On peut prévenir ce type d'escarres en supprimant la pression au niveau des talons (cf. point 4.1.2. protection des talons / soulèvement des talons).

Systèmes dynamiques

Systèmes à faible perte d'air

Ferrell e.a. (57) ont rapporté une guérison plus rapide des escarres chez des patients soignés sur un système à faible perte d'air que chez des patients alités sur un matelas en mousse.

Inman e.a. (58) ont observé une incidence d'escarres plus faible chez des patients en soins intensifs alités sur un système à faible perte d'air que chez des patients dans un lit standard pour soins intensifs.

Warner (59) n'a pas trouvé de différence, pour ce qui est de la guérison, entre des patients alités sur un système à faible perte d'air et des patients alités sur un matelas en mousse enveloppé d'une housse ample et relâchée. Mais le nombre de patients étudiés est tellement réduit (20 patients) qu'une différence  éventuelle n'aurait probablement pas pu être décelée. 

Lits d'air fluidisé

Allman e.a. (60) ont constaté que la guérison des escarres intervenait plus rapidement chez des patients alités sur un lit d'air fluidisé que chez des patients bénéficiant d'un décubitus alterné sur un matelas à air alterné. Munro e.a. (61) ont également relevé que la guérison intervenait plus rapidement chez des patients sur un lit d'air fluidisé.

Strauss e.a. (62) n'ont pas observé que les escarres guérissaient plus rapidement chez des patients soignés sur un lit d'air fluidisé que chez des patients bénéficiant d'un traitement conventionnel des plaies. Economides e.a. (63) n'ont pas relevé de différence, pour ce qui est de la pression ou de la guérison après une intervention de chirurgie plastique (lambeau myocutané   en cas d'escarre), entre des patients sur un lit d'air fluidisé et des patients sur un matelas à air. Mais le nombre de patients étudiés est tellement réduit (12 patients) qu'une différence  éventuelle n'aurait probablement pas pu être décelée.

Une étude effectuée par Wille et al. (64) a montré que, chez les patients en soins intensifs, l’ incidence des escarres de décubitus était de 12% avec un lit à air fluidisé et de 21% avec un matelas en mousse. Cette différence n’était pas pertinente dans la mesure où le nombre de patients participant à l’étude était relativement limité.

4. Recommandations  

Un matelas ne peut réduire la pression qu'en agrandissant la surface de contact.  

Les matelas dont on peut réduire la surface de contact, par exemple en en ôtant des modules, ce qui a pour effet de réduire la surface de contact et d'augmenter la pression, doivent être écartés si l'on veut prévenir les escarres.

Les matelas statiques à réduction de pression jouent un rôle préventif si on les combine avec une mobilisation alternée.

Il est préférable d’utiliser les matelas statiques à réduction de pression comme moyen auxiliaire complémentaire dans le cadre de la prévention des escarres.  Divers systèmes statiques permettent une réduction de la pression. La réduction obtenue avec des matelas en mousse viscoélastique est réelle, mais insuffisante pour fonctionner en tant que moyen préventif unique chez les patients à risque. Le positionnement alterné reste nécessaire, quoique le changement de position doit se faire moins souvent (cf. positionnement alterné).

Le nombre de couches placées entre le patient et les matelas/coussins à réduction de pression, ainsi que le fait de tendre ses couches, diminuent la capacité à réduire la pression de ces matelas/coussins.  

Il importe de limiter autant que possible le nombre de couches entre le patient et le système à réduction de pression. Placer plusieurs couches entre le patient et le matelas annule l’effet de redistribution de pression du matelas. Le patient ne "s'enfonce" pas suffisamment dans le matelas. La surface d'appui n'étant pas étendue au maximum, la pression n'est pas réduite autant que possible. On évitera donc de placer une alèse, un molleton ou une peau de mouton supplémentaires.

Des draps fortement bordés (plis hospitaliers classiques) empêchent un soutien maximal du patient par un matelas plus mou à réduction de pression, ce qui n'accroît pas la surface d'appui au maximum et diminue la capacité du matelas à réduire la pression. Un drap-housse (élastique) peut remédier à cet inconvénient.

L'état actuel des recherches ne permet pas de conseiller l'achat d'un type particulier de matelas en mousse à réduction de pression.

La composition des matelas varie ainsi que leur valeur préventive.

Certains matelas viscoélastiques semblent réduire la pression de 20 à 30% par rapport à des matelas non réducteurs de pression. L'efficacité d'autres matelas viscoélastiques est plus réduite (11;43). L'insuffisance  des recherches actuelles ne permet cependant pas de conseiller l'achat d'un type de matelas particulier.

En plus de la capacité à réduire la pression, d'autres points nécessitent une attention particulière lors de l'achat de matelas à réduction de pression (et de housses):

  • Les matelas statiques à réduction de pression ne sont effectifs que s'ils permettent une redistribution de la pression sur une surface de contact plus grande (plus cette redistribution est élevée, plus la pression exercée sur les tissus diminue). En plus du matelas, la housse joue également un rôle dans cette redistribution (29;45).

  • Les matelas statiques à réduction de pression doivent empêcher les cisaillements. En principe le matelas statique doit accompagner le changement de position du patient alité (45). La qualité de la housse intervient également.

  • Les matelas statiques à réduction de pression doivent être confortables pour le patient et pour le prestataire de soins (182 ;239). Les surmatelas rehaussent le lit, ce qui rend moins facile et plus dangereuse une sortie de lit autonome du patient. Lors des transports, le poids de certains surmatelas (p.ex. surmatelas à eau) peut constituer une charge supplémentaire pour le dos.

  • Il faut éviter un effet d'écrasement ('bottoming out') où le patient n'est plus soutenu par le matelas mais repose directement sur la surface sous-jacente, même chez les patients obèses: lorsqu'une vérification manuelle (cf. figure 4.6) permet de sentir le corps du patient, l'efficacité du matériel utilisé peut être remise en question (22;45;65).

Figure 4.6: Vérification manuelle (d'après Maklebust

 D'autres caractéristiques qui interviennent dans l'achat de matelas statiques sont: le rapport qualité/prix, la durabilité, le caractère ignifuge, le poids (surtout pour les surmatelas), l'hygiène et l'entretien.

 Vu les prix relativement bas des matelas statiques et leur durée de vie, il peut être intéressant de prévoir un matelas standard pour tous les patients d'un même établissement. Cela ne contribuerait pas seulement au confort des patients, mais réduirait du même coup le risque d'escarres chez le patient mobile et en mesure de se soulever ou de changer de position dans le lit, même si c'est de façon limitée ou après des indications de l'infirmier (13).

Des matelas en mousse viscoélastiques permettent une prévention des escarres dans la salle d'opération mais ne réduisent pas suffisamment la pression pour toutes les positions.

Les matelas viscoélastiques étendent la surface de contact et diminuent par conséquent la pression, sauf en cas de décubitus latéral. La question de savoir si un matelas statique permet d'agrandir suffisamment la surface de contact en cas de décubitus latéral reste pour l'heure sans réponse. 

Les matelas à eau ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

Bien que la pression obtenue avec un matelas à eau soit inférieure à celle d'un matelas d'hôpital classique, ces matelas ont tendance à favoriser l'immobilisation du patient et, partant, à augmenter la durée pendant laquelle cette pression s'exerce. L'impossibilité d'un positionnement correct en décubitus latéral entraîne tant une augmentation de la pression qu'une diminution du confort. Les variations de température et le caractère très fluctuant du matelas à eau ont une influence sur le confort du patient. Pour le prestataire de soins, le matelas à eau est un matériel lourd et encombrant.

Les matelas à fibres creuses ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

La réduction de pression obtenue avec des matelas à fibres creuses est insuffisante.

Les patients à risque qui ne peuvent faire l’objet d’un positionnement alterné doivent être positionnés sur un système alterné ou sur un système dynamique à redistribution de pression (lit d’air fluidisé, système à faible perte d’air).

Lorsque le patient ne peut faire l’objet d’un positionnement alterné (combiné ou non avec un matelas statique à réduction de pression), les matelas alternés et les matelas dynamiques à redistribution de pression constituent une alternative judicieuse et efficace (66).

Des matelas en gel pour les tables d'opération ne peuvent être recommandés dans le cadre de la prévention des escarres.

Lorsque le patient ne peut faire l’objet d’un positionnement alterné (combiné ou non avec un matelas statique à réduction de pression), les matelas alternés et les matelas dynamiques à redistribution de pression constituent une alternative judicieuse et efficace (66).

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<Synthèse> <Définition> <Principe> < Fondements scientifiques > <Recommandations> <Références>

<Matelas en mousse> <Matelas à eau / les lits à eau> <Matelas à fibres creuses> <Housses> <Matelas des tables d'opération> <Systèmes à faible perte d'air > <Lits d'air fluidisé>

Defloor T., Herremans A., Grypdonck M. et al. Herziening Belgische richtlijnen voor Decubituspreventie. Brussel: Federaal Ministerie van Sociale Zaken, Volksgezondheid en Leefmilieu, 2004.